En hiver, beaucoup d’entre nous souffrent du rhume, du nez qui coule et des éternuements. À cause de cet état, nous nous sentons mal à cause du fait que nous devons nous arrêter de nous entraîner le temps de nous rétablir complètement.
Cependant, tandis que les conventions nous disent de nous arrêter de nous entraîner quand on est malade, la vraie question qui devrait se poser à nous c’est de savoir si l’entraînement nous aide à guérir d’une maladie dont nous souffrons et à quel moment il faut réellement s’arrêter de s’entraîner.
Si nous pensons tous que nous entraîner lorsqu’on est malade est une mauvaise idée, c’est parce que nous associons la maladie au fait de mettre notre système immunitaire à rude épreuve. En effet, c’est notre système immunitaire qui s’occupe de combattre les rhumes et les infections. Comme de toute façon on ne se sent pas très bien, on sait que nos performances sportives sont de toute façon vouées à être impactées négativement.
Nous avons maintenant deux arguments clés centraux qui valent le coup d’être étudiés afin d’y apporter la réponse à la question de l’entraînement en étant malade. Le premier argument concerne notre système immunitaire. Pour procéder par analogie, le système immunitaire est une base de données contenant certaines réponses. Tout ce qui se trouve dans la base de données est facile à retrouver et mettre en œuvre. Tout ce qui ne se trouve pas dans la base de données nécessite la construction d’une réponse à partir de zéro, ce qui va demander à la fois plus de temps et de ressources.
Le deuxième argument concerne le stress physique appliqué à notre corps. S’entraîner provoque indubitablement un stress physique sur notre corps qui est forcé de s’adapter et d’augmenter les capacités musculaires, ce qui en résulte en une meilleure endurance et force. Beaucoup de ces adaptations du corps sont le résultat d’une réponse inflammatoire qui intervient lorsque le stress physique imposé au corps créé des micros déchirures dans les fibres musculaires. Ils doivent donc être réparés. Le stress physique force également le corps à apprendre à travailler en aérobie ce qui signifie que les systèmes internes nécessaires à l’approvisionnement de nos muscles en oxygène et en nutriments sont renforcés.
Faire du sport avec un rhume
Afin de comprendre ce qu’il se passe lorsqu’on fait du sport en ayant un rhume, les chercheurs ont dû se pencher sur deux points : la réponse immunitaire du corps ainsi que les performances athlétiques. Si l’entraînement en souffrant d’un rhume est vraiment mauvais pour nous à cause du stress ajouté au corps alors la réponse immunitaire de celui-ci sera compromise et il devrait être plus long pour nous de nous rétablir d’un rhume. De même que si le rhume ajoute une charge supplémentaire sur notre système alors nos performances athlétiques devraient également en souffrir.
Pour découvrir si ce postulat est effectivement vrai, des chercheurs ont effectué leur étude sur un groupe de personnes au niveau de fitness varié âgés entre 18 et 29 ans et souffrant de rhinovirus. Afin de réaliser l’étude, les sujets ont subi des tests de performance physique et de capacité d’aérobie avant de tomber malades. Cela a été mesuré grâce à un test sur tapis de course. Après que les sujets aient été infectés le test a à nouveau était effectué afin de mettre en évidence qu’en réalité, mise à part le fait que les sujets ne se sentaient pas spécialement bien à cause de la maladie, ni leur respiration, ni leur performance athlétique n’ont été affectées.
Dans une étude différente avec deux groupes de personnes infectés avec le rhinovirus, l’un agissant comme un groupe de contrôle et devant rester à la maison, l’autre devant continuer leur train de vie active, exactement comme avant. Les deux groupes ont été étroitement surveillés afin d’enregistrer la réponse de leur système immunitaire et le temps qu’il leur a fallu pour récupérer. Il en est ressorti qu’aucun des groupes n’a mis plus longtemps à récupérer. Cependant, le groupe qui a continué à s’entraîner comme auparavant s’est senti en meilleure forme lorsqu’il a récupéré de la maladie. Ce qui est probablement dû à une meilleure circulation et à la libération d’hormone que l’exercice physique active à la fois dans notre esprit et dans notre corps.
Le sport en tant que médecine préventive
J’ai une bonne nouvelle pour toi, faire du sport permet de soumettre le corps à un stress physique et provoque une réaction inflammatoire des muscles. Grâce à cette réaction, le système immunitaire se renforce de sorte qu’il soit déjà prêt à réagir. Lorsqu’un virus tel que le rhume envahit ton corps, il y a une petite fenêtre de temps pendant laquelle le virus commence à s’installer et le corps a du mal à reconnaître la menace et à réagir dans un délai suffisant.
Les études montrent que l’activité physique régulière permet d’accélérer la réponse immunitaire du corps qui aide à stopper certains rhumes. Lorsque tu attraperas quand même le rhume, celui-ci sera beaucoup moins sévère grâce à tes défenses immunitaires boostées. Faire de l’activité physique régulière va te rendre plus résistant aux rhumes et même si tu attrapes froid, tu le ressentiras beaucoup moins qu’une personne qui ne pratique aucune activité physique.
Quand prendre du repos pour cause de maladie ?
Cela ne signifie pas qu’il va falloir que tu fasses du sport quoi qu’il arrive et quel que soit ton état de santé. D’ailleurs, il est sans doute probablement mieux pour toi de rester bien au chaud et de te reposer si tu ressens un des symptômes suivants :
- Température corporelle élevée
- Des frissons
- Une forte toux
- Des crises d’éternuements
- Une congestion pulmonaire
- Des difficultés à respirer correctement
Tous ces signaux indiquent une infection virale plus grave qu’un rhume moyen et doivent être pris au sérieux.
En résumé
Tu n’as aucune raison d’arrêter de faire de l’exercice physique parce que tu attrapes un simple rhume. De plus, faire de l’exercice te permettra de vivre plus facilement ton rhume, de le combattre et d’éviter d’en attraper un qui te mettra véritablement KO. Cependant, n’oublie pas d’écouter également ton corps. Entre ce que ton corps peut faire et ce que ton esprit veut peuvent être deux choses différentes, ils doivent être en synergie et non se battre l’un contre l’autre.
Sources :
Eccentric exercise as an adjuvant to influenza vaccination in humans
The effect of exercise training on the severity and duration of a viral upper respiratory illness